La Drôme (avril 2012) et une journée en Sud Beaujolais (2)

Nous redescendons vers le Rhône par une route en pente à 16% à virages très serrés.

 

 

 

 

le château de Serves face à son rival, sur la rive droite, la tour d'Arras sur Rhône...

Ce soir, c'est Misérieux qui nous accueille sur le parking devant chez M-Laure et Gerg.

Nous resterons dans le secteur lyonnais pour accomplir notre devoir électoral.

 

samedi 21 avril

Passage à Trévoux, Anse pour aborder le circuit des Pierres Dorées à Marcy l'Etoile où se dresse une tour télégraphe optique construite par Claude Chappe en 1799. Ce mécanisme à bras mobiles a servi à transmettre des messages jusqu'en 1850, date à laquelle il fut supplanté par le télégraphe électrique et le morse.

Il pouvait recevoir puis envoyer de Lyon à Paris des messages de 15 mots en 40 minutes, au lieu de 4 jours en malle-poste.

La première "ligne" Paris-Lyon achevée en 1807 comprenait 58 "stations" (Marcy est la 55ème, à 393m d'altitude) à intervalles d'une dizaine de kms.

En 1840, 29 villes étaient desservies par 535 stations.

Une Tour Chappe est constituée d'un mât muni d'un régulateur pivotant et de deux indicateurs articulés, d'une salle de travail à l'étage où le stationnaire observait les tours voisines et actionnait le systeme de manoeuvre du signal et d'une salle de repos en dessous. Le mât vertical (7m) supporte un bras mobile appelé "régulateur" (4,60x0,35m), lui même terminé à ses extrémités par deux bras plus petits, également articulés, les indicateurs (2,00x0,30m). Ils permettent 98 combinaisons. A partir d'1/4 d'heure avant le lever du soleil jusqu'à 1/4 d'heure après son coucher, deux stationnaires y observaient les signaux des sémaphores l'encadrant grâce à deux lunettes grossissantes (de 30 à 65 fois). Les messages sont transmis selon un code non connu des stationnaires.

 


Après Theizé, nous voici à Oingt.

De sa redoutable forteresse, il ne reste que la porte de Nizy par laquelle on pénètre dans le village.


L'église est l'ancienne chapelle du "Château Vieux".

Agrandie et modifiée au cours des siècles, elle est église paroissiale depuis 1079.

Son choeur est orné de 8 culots scylptés qui représentent des visages. Selon la tradition, il s'agirait de certains membres de la famille d'Oingt dont Marguerite, prieure de la Chartreuse de Pollentens et écrivain polyglotte.

En 1757, la foudre frappa le clocher; six hommes furent tués et quarante personnes blessées.


Le Chautard est cet éperon rocheux où fut construit le premier château d'Oingt. Ce "Château Vieux" est mentionné dans les textes dès l'an mil.

Il entourait une motte castrale qui dominait la basse-cour et la chapelle.

La motte, d'un diamètre de 10 m environ, supportait un donjon carré, fur arasée.

 

A Oingt, devenu poste frontière important du Lyonnais, un château neuf est bâti au XIIIème siècle.

Il est en liaison avec un réseau de fortifications: Ternand, Bagnols, Theizé, Lachassagne et Châtillon d'Azergues.

Ce donjon, haut de 18m, remanié au fil des siècles, en est un des vestiges.

Le baron et sa famille habitaient le logis voisin dont il ne reste que deux murs.

 

Le donjon abrite un musée et offre un belvédère du haut de sa terrasse.

 

Nous empruntons ensuite la route des Crêtes par le col du Chatoux et celui du Joncin qui offrent une vue sue les Alpes et sur le Beaujolais...

De Chambost Allières, nous repartons au sud vers Ternand où nous assistons, surpris, au défilé des conscrits.



La première mention du village de Ternand remonte au Xème siècle, mais ce site fut occupé bien plus tôt. Celtes puis Romains apprécièrent cette situation haut perchée facile à défendre.

Le nom même du village viendrait des mots celtes TER=trois et NAN=ruisseau. Quant à la rivière Azergues, son nom semble être hérité de la langue arabe: Al Zergua, les Eaux Bleues.

Ternand connut la prospérité au Moyen Age. Les guerres de Religion y mirent fin: le village fut détruit en 1562 par les troupes huguenotes du baron des Adrets. Il n'en reste que les vestiges du Vieux Château et des remparts.

L'église s'est implantée au coeur du village.

Elle possède une galonnière du XVème siècle.

Il s'agit d'un porche donnant accès à l'intérieur d'une église. Elles étaient réservées aux funérailles des pauvres.

Elle est typique des églises beaujolaises avec son toit de tuiles creuses reposant sur des colonnes de pierre. On en trouve d'identiques à Saint Laurent d'Oingt et à Chessy les Mines.


 

 

Au dessus de l'entrée pricipale de l'église sont gravées les inscriptions suivantes:

"Seigneur, j'ai aimé la décoration de votre maison" PS.XXV

"Que si quelqu'un profane le temple de Dieu, Dieu le fera périr" Saint Paul IIIe


La Vierge Romane de Ternand (67 cm de haut) est représentée assise sur un trône.

La Vierge présente l'Enfant Jésus. Ils sont tous les deux vétus du manteau impérial rouge des Empereurs d'Orient.

Elle tient dans sa main droite un globe, signe de royauté.


Autrefois bastion des archevêques de Lyon, Ternand a gardé des vestiges de fortifications.

Ce donjon de 31m à l'origine, en 1210, n'en fait plus que 17. Malgré la surveillance qu'on pouvait y exercer, les troupes huguenotes du baron des Adrets parvinrent à rompre son enceinte en un lieu qui fut désormais nommé "la Brèche". Le village fut alors incendié et en partie détruit.

 

Nous prenons le circuit des "montagnes" jusqu'à Ste Paule puis Jarnioux où se dresse un château à 6 tours construit aux XVème et XVIIème siècles.Composé de deux cours successives, le château présente une partie Renaissance.


Nous repartons vers le sud par Alix puis Charnay où la pluie nous rejoint.

Le village de Charnay est situé sur une ligne de crête qui domine la vallée de la Saône et de l'Azergues. Il tiendrait son nom d'un légionnaire romain appelé "Carnius" ou de "cairn" signifiant "tas de pierre" en celte.

Village essentiellement viticole en raison de la nature de son sol calcaire, Charnay produisait un vin réputé dès l'époque romaine. La culture de la vigne s'est ensuite développée au Moyen Age. Malgré les attaques du "ver coquin" (la pyrale) qui ravagea les vignobles vers 1825, puis du phylloxera en 1877, la vigne est toujours la principale activité agricole de Charnay. Elle couvre 150 des 706 ha que compte la commune.

Appartenant pour moitié à un seigneur laïc et pour moitié aux chanoines-comtes de Lyon à partir du XIIème siècle, le village connait une vie paisible et reste à l'écart des calamités comme des grands événements.

 

Sur la place, quelques maisons des XVème et XVIème siècles...


Le pont à bascule a été construit en 1871. Il peut peser des masses jusqu'à 10 tonnes, et mesure 2,10x4,50m. Témoin de l'activité économique du village, ce pont à bascule fonctionne sous forme de recette municipale. La maisonnette contiguë abrite les appareils de pesage.

Jusqu'à l'instauration du système métrique en 1795, les poids et mesures étaient différents d'une province à l'autre. A Lyon, une livre correspondait à 418,75g. A Villefranche sur Saône, une livre correspondait à 436,82g.

Prolongeant l'aile nord du château du côté des anciens communs, la Tour Nord a été construite comme tout l'ensemble par Jean Baptiste Dulieu, seigneur de Charnay de 1659 à 1681. Elle était surmontée d'un toit conique, visible jusqu'au début du XXème siècle. Sa terrasse offre une vue panoramique, repérée par une table d'orientation. Une salle du patroine, au deuxième étage, présente un ensemble d'outils anciens de vignerons et une retrospective vidéo du village.


Indispensable ...

un alambic !

 

 

 

Fin du trajet au FP du Domaine des Pampres d'Or vers Nuelles...

 

Il pleut à seaux !


dimanche 22 avril

Après dépôt de nos bulletins dans l'urne, nous repartons vers Vienne, puis la N7 jusqu'à St Vallier où nous traversons le Rhône. A St Péray, nous trouvons (enfin !) la route qui monte à St Romain de Lerps où sont aménagés deux balcons d'orientation sur une plateforme qui offre un panorama à 360° sur 13 départements !

Sur le site de l'ancien village, il ne reste qu'une chapelle qui est le choeur de l'ancienne église, de style primitif roman, et qui date du Xème siècle.

la chapelle
la chapelle
l'Isère
l'Isère

A l'est, la plaine de Valence, les barres du Vercors (dent de la Moucherotte et dôme du Grand Veymont), les Alpes et le Mont Blanc.

A l'ouest, le plateau du Vivarais et le sommet du Mézenc.

Au nord, légèrement à gauche de l'axe du Rhône, le Mont Pilat...

Au sud, le mont Ventoux.

les trois becs
les trois becs
le Mont Mezenc
le Mont Mezenc

Nous allons ensuite au château de Crussol (200m).

Sur cette colinne,les galloromains avaient édifié un temple dédié à Mars. Les habitants s'installent alors à Sanctus Pétrus d'Ay, aujourd'hui Saint Péray.

Au Vème siècle, pour se protéger des attaques barbares, les habitants érigèrent une ville fortifiée sur le versant sud (l'Oppidum).

Puis, au IXème siècle, ils s'installèrent flanc nord dans une centaine de maisons autour d'un donjon.

Le mariage d'un Crussol avec un membre de la famille d'Uzès rehausse le prestige de ce duché qui devient le plus important de France... mais il est abandonné au profit du château d'Uzès, plus confortable.


Le château fort établi au XIIème siècle sera en partie abbatu au XVIIème.


En 1785, selon la tradition, Bonaparte, alors en garnison à Valence, réussit, avec un de ses frères, à faire l'ascension de Crussol par la falaise, au péril de sa vie

vue sur la plaine valentinoise
vue sur la plaine valentinoise

Le site est étonnamment très peu "sécurisé"...


 

En continuant de suivre la rive droite du Rhône, nous passons à Soyons et sa Tour Penchée (oui, je sais, la photo n'est pas terrible...) et ses grottes que nous ne visiterons pas.

A Roussas, la silhouette de l'ancien château du XIème siècle domine le village médiéval et la vallée de la Vence dont il contrôlait l'accès. La chapelle castrale dédiée à St Germain (XIIème siècle) servit d'église paroissiale jusqu'en 1847.

Direction l'aire FP  où nous dégustons et achetons du "vrai" nougat.

Les propriétaires viennent vendre leurs produits chaque année au Marché de Noël sur la place Carnot à Lyon. Nous nous promettons de nous y revoir.

lundi 23 avril

Après une halte technique à Pierrelatte (vidange - leader Price - pharmacie), nous poursuivons vers le sud jusqu'à Bollène où nous obliquons vers l'est pour Suze la Rousse. De silhouette massive en apparence, le château renferme une cour intérieure élégante et raffinée (renaissance italienne). Nous n'aurons pas l'occasion de le visiter puisque les visites ne démarrent qu'à 14h00.

 


Le château de Suze la Rousse est bâti sur un promontoir rocheux, occupé par les princes d'Orange du XIIème au XVème siècle. C'est un ouvrage militaire médiéval protégé par ses tours, son rempart et son fossé sec. La construction de la cour Renaissance au milieu du XVIème siècle transforme la forteresse en une grande demeure de plaisance pour la famille des La Baume Suze.

Le pont qui permet actuellement d'entrer dans le château était à l'origine un pont-levis aménagé au XVIème siècle.

Entre 1543 et 1556, lors de la modification du château, la nouvelle entrée se fait par un pont à trois arcs.

En 1626, le pont-levis est remplassé par un deuxième arc brisé et le tablier central en bois par un arc en plein cintre. Ce pont de pierre, plus large et fixe, est axé à la fois sur la cour d'honneur intérieure et sur la façade du jeu de paume.

L'ancienne entrée, murée au XVIème siècle lors de la construction du pont actuel, est repérable sur la façade ouest. Les vestiges de l'arc de retombées du premier pont sont visibles de l'autre côté du fossé.

façade ouest
façade ouest

Le jeu de paume a été construit au milieu du XVIème siècle.

De dimensions traditionnelles, ce jeu de paume mesure 32,50m de long et 10,60 m de large. Il s'agit d'un des rares édifices de ce type à subsister en France avec ceux notamment des châteaux de Versailles, Fontainebleau et Chantilly.

Le bailleur, qui lançait l'échange, devait projeter la balle de l'autre côté d'un filet avec force pour que son adversaire ne puisse pas la renvoyer. Faire entrer la balle dans la grille ouverte sur le mur devers le jeu ou frapper à la volée l'ais, une planche placée à ras de terre sur le mur opposé à la grille, valait le gain d'un point. L'adjonction du tambour, une avancée dans le grand mur, augmentait la difficulté du jeu.

Un oculus décoré de pétales rayonnants permettait d'éclairer directement la galerie du dedans.


Le nom de Suze la Rousse ne provient ni de la flamboyante chevelure de Marguerite des Baux, ni de la crinière des lions (emblème des armes des Suze), mais de la couleur ocre de ses pierres.

 

Nous reprenons la route vers le nord. Arrêt à St Restitut.

 

Chapelle du St Sépulcre, édifiée à la demande de Guillaume Adhémar, évêque de St Paul, à son retour de Terre Sainte (1505), de style gothique flamboyant.

porche à fronton triangulaire inspiré des styles grecs et romains à chapiteaux corinthiens
porche à fronton triangulaire inspiré des styles grecs et romains à chapiteaux corinthiens

Au coeur du village médiéval, l'église est caractéristique du style roman provençal du XIIème siècle. Elle est flanquée d'une tour carrée du XIème siècle, dite tour funéraire, qui abritait les reliques de St Restitut, évêque du Tricastin. Le plan de l'église est d'une grande simplicité alors que le décors sculpté est remarquable, notamment la frise historique.


La tradition voudrait que St Restitut soit en fait l'aveugle-né appelé Sidoine dans l'Evangile.

Après que le Christ lui ait rendu la vue, il aurait pris le nom de Restitut.

Ayant débarqué aux Saintes Maries de la Mer avec les saintes femmes, il se serait installé dans la région.

Il meurt en Italie. Ses reliques auraient été rapportées ici, en faisant un lieu de pèlerinage dès le Moyen Age.

A côté de l'église, on vénérait aussi une fontaine miraculeuse.

 

A quelques kilomètres, nous faisons halte à St Paul Trois Châteaux où il n'y a jamais eu trois châteaux. Son nom dérive de celui de ses premiers habitants, les Tricastini, et de celui de son évêque Paul.


Sa cathédrale (XIème et XIIème siècles), avec son architecture romane provençale, présente une façade austère sauf sur le portail ouest au cintre finement sculpté.

L'édifice est construit sur l'emplacement d'une basilique funéraire abritant le tombeau de St Paul, évêque au VIème siècle.


Sous l'intrados d'un voûtain, un Christ en majesté encadré par deux bustes d'ange.

Dans les 4 demi-cercles, on voit l'aigle, le lion, l'ange et le taureau.

Le Christ a les trois doigts de la main droite levés (= le Père, le Fils, le St Esprit)

Ses deux autres doigts réunis symbolisent sa double nature, humaine et divine.

 

 

fresques des XIVème et XVème siècles


 

 

 

souvenir...

Dernière vivite de la journée à la Garde Adhémar.

Installé à l'extrémité de l'éperon rocheux surplombant la vallée du Rhône, ce village a conservé ses enceintes, les vestiges de ses deux châteaux et l'église St Michel d'origine romane. Cette dernière, abandonnée au XVIème siècle, fut restaurée et classée en 1849 grâce à Mérimée qui fut sensible à son plan original à trois nefs et à son décor roman.


Cette ancienne chapelle intérieure aux fortifications primitives du village était desservie dès 1105 par les moines de l'abbaye de Tournus en Bourgogne.


Clocher octogonal à deux étages d'arcades.

La chapelle du Val des Nymphes (déesses des sources) est édifiée au milieu du XIIème siècle en conservant - semble-t-il - le plan et les fondations d'une église antérieure.

Dans ce sanctuaire celte, on venait se baigner (culte de la fécondité)

Les chrétiens y substituèrent le culte de la Vierge.


Nous reprenons la route vers l'est. Nous traversons Grignan (déjà visité) et l'enclave des Papes autour de Valréas, ilôt de terre vauclusien, témoin de la difficulté de répartition administrative des 83 départements mis en place par l'Assemblée Nationale en 1790.

Nuit au FP de Mirabel aux Baronnies sous la pluie.

mardi 24 avril

Ciel plus serein. Nous sortons un peu de la Drôme par le sud.

Passage à Vaison la Romaine déjà visitée) puis direction est au pied du mont Ventoux (versant nord) dont les sommets couronnés de nuages le sont aussi de neige...

Passage au pied du château d'Entrechaux à qui nous devons une erreur d'itinéraire...

quand on admire le paysage, on ne regarde plus la carte!


Nous retrouvons le trajet prévu vers Montbrun les Bains avec retour dans la Drôme.

 

Nous retrouvons le trajet prévu vers Montbrun les Bains avec retour dans la Drôme.

Ce village est classé parmi les cent plus beaux villages de France.


Après une bonne grimpette vers le château, nous redescendons en passant devant le beffroy du XIVème siècle.

 

 

 

la Porte de l'Horloge (XIVème siècle)


Citée en 1308, l'église Notre Dame était celle d'un prieuré de l'ordre de St Benoît dépendant de l'abbaye Saint André de Villeneuve lès Avignon. Sur décision de Charles Dupuy-Montbrun, seigneur des lieux au XVIème siècle, l'église devient temple de 1560 à 1579. Rendue au culte catholique, elle est ruinée pendant les guerres de Religion et restaurée au cours du XVIIème siècle.


Reconnues dès l'antiquité, les eaux sulfurées de Montbrun furent mises au goût du jour au XIXème siècle par le marquis d'Aulan, conseiller général de l'Oise, qui vint y faire une cure. L'établissement thermal des Gypières fonctionna jusqu'en 1914. La nouvelle station thermale date de 1987.

Pause repas à Séderon puis cap à l'ouest vers Buis les Baronnies.

Bien que des trouvailles fortuites prouvent l'existence d'une occupation à l'époque romaine et durant le haut Moyen Age, la ville n'apparait vraiment dans les textes qu'au début du XIIIème siècle, au moment où elle devient la capitale de la puissante seigneurie des Mévouillon. Elle connaîtra une croissance rapide jusqu'au milieu du XIVème siècle date à laquelle elle est frappée par la peste. Après son rattachement au Dauphiné en 1317, puis à la couronne de France en 1349, le Buis reste le siège d'un baillage et d'une subdélégation. Au XVIème siècle il sort très affaibli des guerres de Religion. Ville de marché et de juristes, elle demeurera relativement prospère jusqu'à la Révolution durant laquelle elle perdra ses prérogatives judiciaires et administratives.

la Tour du Safre (XIVème siècle)
la Tour du Safre (XIVème siècle)
Chapelle des Ursulines (XVIIème siècle)
Chapelle des Ursulines (XVIIème siècle)

La tour du Safre domine le quartier le plus ancien de Buis les Baronnies protégé par un rempart de la fin du XIIème siècle auquel fut intégrée la tour au XIVème siècle. Quadrangulaire, ouverte à la gorge, elle est semblable dans sa conception à celles qui furent édifiées dans la région au XIVème siècle, à Carpentras et à Avignon.

Haute encore de 13 m, elle est construite sur trois niveaux:

- la partie inférieure est constituée par une haute salle, voûtée en plein cintre en tuf, d'environ 8m de haut. Dans la voûte a été ménagée une ouverture permettant de monter au niveau supérieur par une échelle.

- à ce second niveau se trouvait une pièce probablement charpentée de 5 m de côté, qui desservait le chemin de ronde. Les murs latéraux ont été construits en légers encorbellement vers l'intérieur de la ville. A la différence des autres parties de l'édifice qui sont en calcaire dur, il sont en molasse (safre)

- la tour était vraisemblablement surmontée par une terrasse.

Elle fut modifiée au XVIème siècle par l'ouverture de bouches à feu sur chacun des trois murs pour s'adapter à la généralisation de l'artillerie.

 

Le couvent des Ursulines

Venues de Gap à la demande des consuls et de la population de Buis pour être chargée de l'éducation des filles, les Ursulines s'établissent provisoirement dans des locaux prêtés avant la construction de nouveaux bâtiments. De leur église inaugurée en 1653 ne demeure que la porte monumentale.

La première mention de l'église du Buis remonte à l'année 1222. Fondée vraisemblablement au XIIème siècle, elle a été remaniée de nombreuses fois, soit pour l'embellir, soit pour la sauver de l'état de ruine où les crises l'avaient conduite. La partie la plus ancienne est certainement la moitié inférieure du clocher; en 1568, durant les guerres de Religion, l'église fut gravement endommagée. Seuls subsistaient "le choeur, deux chapelles et quelques pans de mur d'une nef sans voute et sans toiture".

Dans les premières années du XVIIème siècle, l'église est reconstruite et agrandie. Après les vicissitudes de la Révolution, où elle connut d'autres usages, l'église est abandonnée. Ce n'est qu'en 1837 que d'importants travaux lui donnent son aspect actuel. Enfin, en 1875, lui est ajoutée la statue de la Vierge qui domine le clocher et la cité.

ND de Nazareth
ND de Nazareth

Dans la seconde moitié du XIVème siècle, l'extension de la ville nécessita la construction d'une enceinte englobant la place du marché. La tour bâtie au bord de l'Ouvèze, à l'angle sud ouest de l'enceinte, est liée à cet essor. Comme la plupart des tours du Buis, elle était ouverte à la gorge et bâtie en moyen appareil. Elle desservait le chemin de ronde qui bordait les murailles du côté de la ville. Elle fut modifiée à la fin du XVIème siècle par le percement de bouches à feu et la création de flanquements le long des courtines. Ces bouches à feu, qui permettaient des tirs rasants, remplaçaient les archères encore visibles en haut des murs. Elle servit de prison pendant la Révolution et de support au sémaphore au siècle dernier.


Cette tour s'appela Tour du Temple, puis Tour Brochery.

Près de cette porte fut aménagée une brèche qui permettait à l'Ouveze de sortir de la ville lorsqu'il s'était engouffré dans les bas quartiers...

 

 

Arcades de la place du marché (l'édification d'un étage supplémentaire nécessita la construction de puissants contreforts.

Malgré un rempart servant de digue sur lequel sont adossées les maisons, les crues de l'Ouvèze provoquèrent des inodations jusqu'à la construction d'une grande digue en 1777.


Buis les Baronnies accueille depuis 150 ans, chaque premier mercredi de Juillet, une des plus importantes foires au tilleul d'Europe. Noria de camionnettes débordantes de bourras (grandes pièces carrées de tissu nouées par les quatre coins). A 7h00, coup de sifflet du garde-champêtre, la foire commence. Les producteurs peuvent faire peser leurs bourras par un employé muni d'une balance romaine. Il y a quelques années, c'est la société Ducros qui achetait tout, aujourd'hui, ils sont plusieurs à négocier les prix.

 

Nous repartons par le col de l'Ey et en longeant l'Eygues, nous arrivons au FP de Sahune. Les 2/3 de l'aire sont occupées par des caravanes que le propriétaire a déplacées ici après que le vent ait arraché la bâche du tunnel agricole qui leur servait de hangar. Soirée pluvieuse.

 

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