23 et 24 mai 2013 Cluny - Cormatin - Paray le Monial

jeudi 23 mai

 

Départ de Lyon à 7h30 avec le soleil et par la N6 jusqu'à Macon - sud. La N79 nous amène à Cluny à 10h10 avec un peu de bruine. Nous nous faisons éjecter du parking visiteurs (!) et trouvons une place face au manège des Haras (créé en 1806 par Napoléon 1er).

 


 

 

La visite guidée commence à 11h00. Pour patienter, nous visionnons un film en 3D sur les différentes phases de construction - destruction de l'abbatiale, puis nous nous concentrons sur la frise chronologique.


 

portes d'honneur (XIIème siècle)

 

maquette Cluny II : les vestiges sont en gris.


L'église "Cluny I", dont on connait pas les dimensions, était entourée d'un cimetière.

"Cluny II" (fin Xème siècle) présentait un porche appelé Galilée, un chevet développé et un début d'enceinte fortifiée.

"Cluny III (1088) fut dotée d'une nef de 30 mètres de haut sur 187 m de long et d'un choeur à chapelles rayonnantes.

En 1130, l'agrandissement du cloître roman nécessite la destruction d'une partie de la nef.


Reconstruction virtuelles

chapiteau de l'abside                           fresque de l'abside


Les cinq travées de la nef permettaient de supporter la grande hauteur de l'édifice.

 

 

 

sur la photo, on voit les vestiges des piliers de la travée latérale.

 

 

 

 

L'architecture des voûtes à arc brisé n'est plus vraiment romane et préfigure celle de la lointaine Renaissance.


Du XIème au XIIème siècle, la richesse de l'abbaye provient de généreux donateurs, des prières payantes pour les morts et des familles nobles qui y envoient leurs puînés dès l'âge de 3 ans. Ils y sont oblats jusqu'à 17 ans puis novices pendant un an.

Selon les époques, l'abbaye accueillera de 12 à 400 moines, uniquement occupés à prier (il y a parfois jusqu'à 30 offices par jour).

Faisant voeu de chasteté, silence et pauvreté, chaque moine est servi par deux domestiques.

L'abbaye reçoit une fois par an les prieurs dirigeants des monastères d'obédience clunisienne.

Dès le début du XIVème siècle, les impôts prélevés par le roi de France et par le pape posent des problèmes économiques aggravés par la Grande Peste de 1346.

 

Nous entrons ensuite dans la chapelle Jean de Bourbon, édifiée en 1460. Les statues des saints (aujourd'hui disparues) posées sur les socles indiquaient par leur regard le chemin à suivre...



 

 

Nous traversons le cloître pour nous rendre dans le bâtiment du cellier (rez de chaussée) et du farinier (à l'étage) construit au XIIIème siècle.


le cellier

 

Au XVIème siècle, les guerres de Religion précipitent le déclin de l'abbaye. Richelieu, nommé abbé de Cluny, réforme l'abbaye pour revenir à une plus grande rigueur dans la vie monastique. Il faut attendre le XVIIIème siècle pour qu'un programme de reconstruction rende son éclat à l'abbaye.

 

la charpente en châtaigner du farinier éloigne les araignées


Lors de la Révolution française, la dissolution des ordres monastiques entraîne la dispersion des moines en 1971. Puis en 1798, la vente des bâtiments comme biens nationaux marque le début du démantèlement de l'église.

En 1821 commence la sauvegarde des ruines de l'abbaye, classée monument historique en 1862.

Lors de la Révolution française, la dissolution des ordres monastiques entraîne la dispersion des moines en 1971. Puis en 1798, la vente des bâtiments comme biens nationaux marque le début du démantèlement de l'église.

En 1821 commence la sauvegarde des ruines de l'abbaye, classée monument historique en 1862.

 

 

 

 

 

 

Avant de sortir, nous repassons devant la porte Richelieu qui ornait l'entrée des bâtiments conventuels.

 

 

 

maison romane à claire-voie typiquement clunisienne


Parallèlement au développement de l'abbaye, plusieurs établissements charitables (hospices, léproseries...) furent fondés jusqu'au XVIIème siècle.

Le premier hôpital (Hôtel Dieu) voit le jour vers 1650 grâce au legs de l'abbé Griffon, prêtre de l'église Notre-Dame.

église Notre-Dame

l'Hôtel-Dieu

 

 

 

Sous l'impulsion du Cardinal de Bouillon, abbé de Cluny, l'Hôtel-Dieu actuel fut construit entre1708 et 1713 du côté ouest du ruisseau par l'architecte Bénard de Lyon. La chapelle, située au centre des deux salles des malades, contient de magnifiques statues qui devaient faire partie du mausolée que le Cardinal de Bouillon souhaitait élever à la mémoire de ses parents, Frédéric-Maurice de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, Prince de Sedan et de Eléonore-Fébronie de Berg, dans une chapelle de l'église abbatiale.

 

 

 

et sa chapelle


 

 

 

Nous terminons la visite de Cluny par le Palais Jean de Bourbon.

Actuel musée d'art et d'archéologie, il abrite dans de vastes salles d'apparat ornées de cheminées monumentales les oeuvres marquantes de la sculpture médiévale provenant de l'abbatiale et du bourg monastique et une bibliothèque aux boiseries anciennes.

Il est difficile d'y faire des photos.

 

Nous arrivons vers 16h00 au château de Cormatin avec le soleil.

Nous allons visiter le plus fastueux appartement Louis XIII conservé en France (1628) avec ses boiseries, cheminées et plafonds richement peints, sculptés et dorés, ses meubles et tapisseries du XVIIème siècle. Nous verrons un vaste escalier en pierre (1624), une cuisine pittoresque et des salons décorés en 1900 pour un directeur d'opéra, et tout cela au milieu d'un parc de 12 ha avec ses parterres fleuris, son grand labyrinthe de buis et son potager à l'ancienne.


 

 

 

 

 

En attendant l'heure de la visite guidée, nous allons voir les maquettes du château, bercés par un récital de harpe.


Le domaine appartenait au XIIIème siècle à la famille du Blé qui y avait construit un château fort pour défendre la route de Cluny. Son loitain descendant, Antoine du Blé d'Uxelles, opposant à Henty IV, s'enrichit de rapines pendant les guerres de Religion. Il finit par se rallier au roi qui le nomme gouverneur militaire de Châlon.

Commence alors la construction du château actuel, qui durera 20 ans et nécessitera le détournement de la Grosne, dans le style Renaissance, mais en conservant quelques éléments d'architecture militaire.

La famille du Blé vit à la Cour.

Jacques, fils d'Antoine, est proche de Marie de Médicis. Il tombe en disgrâce pendant la Régence et est assigné à résidence à Cormatin. Il s'occupe alors de la décoration intérieure du lieu.

A partir de 1730, faute d'héritier, le château est vendu à plusieurs reprises.

En 1810, l'aile sud est transformée en manufacture textile, mais la destruction sans discernement de murs porteurs ébranle l'édifice qui doit finalement être démoli.

 

Nous pénétrons dans le château et découvrons le bel escalier "à cage vide", le même qu'au palais du Luxembourg, dont les voûtes forment des "arcs en ellipse".

les appartements d'un directeur

d'opéra                                 cuisine du XVIIIème siècle

 

 

 

escalier (20 m de haut)


Destiné à épater le visiteur, cet escalier ne dessert que deux pièces et des greniers, au dernier étage.


Nous visitons les appartements de Madame: antichambre, chambre (on y reçoit et on y mange), garde robe... et cabinet privé où se prend le bain.

Chose rare pour l'époque, il existe un passage privé entre les appartements de Madame et Monsieur.

Jacques du Blé se maria à 34 ans avec une "femme" de 12 ans, élevée au couvent dès l'âge de 8 ans. Ce mariage était indissoluble...


Nous passons au cabinet des curiosités : c'est un ensemble d'objets exotiques (langue de dragon chinois, glace miraculeuse permanente... !)

Auparavant, on y exposait des reliques religieuses.


Quelques décorations de murs et de plafond, dont celui du cabinet doré, peu utilisé, mais destiné à étaler sa magnificence...





La cuisine, initialement en sous-sol, a été installée par l'un des propriétaires dans une ancienne antichambre.

On observe le système d'appel des domestiques.


Le jardin est un des plus beaux de France. Dans l'esprit baroque, il propose sur 12 ha, parterres fleuris, grand labyrinthe de buis avec volière-belvédère, potager, théatre de verdure, pièces d'eau et arbres remarquables.



Quelques kilomètres et nous rejoignons la chèvrerie FP de Chissey les Mâcons...

 

Vendredi 24 mai


Départ sous la pluie.
Après un arrêt technique à Charolles (vidanges, gas-oil, courses), nous atteignons Paray le Monial à 10h30.

Nous prenons un audio-guide à l'OT et partons découvrir la basilique.


Cette basilique donne une image incomplète mais réduite de celle de Cluny: 3 nefs au lieu de 5 et transept simple (double à Cluny).

Il ne reste aucune trace de la première église du Xème siècle.

 

Porche et clochers datent de l'église construite au XIème siècle. Remaniée à la moitié du XIIème siècle (nouvelle abside avec déambulatoire), l'extrème lenteur des travaux, interrompus début XIVème siècle, ne permit l'achèvement que d'une moitié de la nef prévue.


le cloître

 

portail de la basilique, dans le cloître

 

 

Portail nord de la basilique


tympan du portail
tympan du portail

Le transept de 40m de long parait disproportionné par rapport à la nef qui n'en fait que 22.

D'une longueur totale de 63m, l'église s'élève jusqu'à 56m au sommet de la tour à la croisée du transept.

L'étage gothique de son clocher principal du XIIIème siècle fut remplacé par un pastiche néo-roman à sa restauration au XIXème siècle par un élève de Viollet le Duc.

La basilique a survécu à la Révolution grâce à son rachat par la ville.

détail de la voute du choeur
détail de la voute du choeur


fonts baptismaux monolithes
fonts baptismaux monolithes

La majorité des chapiteaux est ornée de feuilles d'acanthe.

On en trouve deux à aigles, trois à griffon et sept à lions.



Après le repas, promenade en ville...

La Tour St Nicolas


le musée du Hiéron, construit à la fin du XIXème siècle, présente sur 700 m² un parcours retraçant deux millénaires d'histoire du christianisme


la taille maximum a été atteinte....
la suite se trouve