suite de notre périple en camping car en Bourgogne et Morvan... nous étions au FP des Lavaults...

 

jeudi 18 avril

Ouf, il n'a pas plu... nous sortons du pré sans encombre. Le ciel est bien gris... Dommage car aujourd'hui nous allons au coeur du Morvan... qui donne du relief à la Bourgogne .

 

Nous commençons par le saut du Gouloux. Cette chute provient de la poussée géologique qui a entraîné la formation des Alpes au tertiaire.

 

Plus au sud, nous nous garons près du barrage du lac des Settons.

 

Sept moulins, à céréales ou à huile à base de navette (chou-navet) ont fonctionné sur la commune entre 1804 et 1920, mus par la force du Caillot en partie détourné par un bief.


En 1967, une prolifération d'algues due au rejet excessif de matières organiques lié au développement des activités touristiques a menacé le lac d'asphyxie et a entraîné une opération d'assainissement de grande envergure

Construit de 1854 à 1861 pour limiter le débit de la Cure et les crues de la Seine, le barrage mesure 267m de long et 19m de haut. Il retient 23M de m3 d'eau sur 360 ha.

La pluviométrie abondante permet au Morvan d'être un des château d'eau du bassin Seine-Normandie en alimentant l'Yonne et ses affluents.

 

 

Le manque de soleil nous fait renoncer à une balade autour du lac.

 

Les pêcheurs y sont nombreux...

 

Le lac est alimenté par la Cure et le Lyonnet. Sa profondeur moyenne est de 6,50m (maximum 18m au pied du barrage)

 


Nous poursuivons notre route jusqu'au barrage du lac de Panecière en pleine réfection (les 12 contreforts sont "emballés"). Il bruine un peu. Du 1er novembre au printemps, l'eau est stockée dans le réservoir pour éviter les crues : c'est "l'écrêtement des crues". En été et en automne, pour pallier la sécheresse, l'eau du lac est reversée dans l'Yonne : c'est le "soutien d'étiage"

Le lac de Pannecière est le plus grand des lacs du Morvan. Il s'étend sur 520 ha, mesure 350m de long et 50m de profondeur. Il peut stocker 5 millions de m3. Il permet aussi l'alimentation du canal du Nivernais qui relie la Loire à la Seine.


Nous partons visiter Château-Chinon dans les pas de François Mitterrand !

 

Juchée au coeur du massif du Morvan, Château-Chinon est une ville typiquement morvandelle avec ses toits d'ardoise. Très ancienne, elle fut d'abord un oppidum romain, puis elle s'est bâtie autour d'un château féodal, siège d'une seigneurie qui appartint aux plus grandes familles du royaume.

Mais sa position de ville frontière entre Bourgogne et Nivernais, entre Bourgogne et Royaume de France en quelque sorte, lui valut de nombreux sièges et destructions. De sa splendeur passé, il ne lui en reste que bien peu, hormis la Porte Notre-Dame qui fut construite avec les pierres du Château détruit en 1475.

Autre particularité : les précipitations y sont de 60% supérieures à celles de Nevers... Pourtant, le ciel semble s'éclaicir...

Nous partons visiter Château-Chinon dans les pas de François Mitterrand !

 

Juchée au coeur du massif du Morvan, Château-Chinon est une ville typiquement morvandelle avec ses toits d'ardoise. Très ancienne, elle fut d'abord un oppidum romain, puis elle s'est bâtie autour d'un château féodal, siège d'une seigneurie qui appartint aux plus grandes familles du royaume.

Mais sa position de ville frontière entre Bourgogne et Nivernais, entre Bourgogne et Royaume de France en quelque sorte, lui valut de nombreux sièges et destructions. De sa splendeur passé, il ne lui en reste que bien peu, hormis la Porte Notre-Dame qui fut construite avec les pierres du Château détruit en 1475.

Autre particularité : les précipitations y sont de 60% supérieures à celles de Nevers... Pourtant, le ciel semble s'éclaicir...

entre 1959 et 1981, FM y occupa la chambre n°15 qui donne sur une vue des Monts du Morvan
entre 1959 et 1981, FM y occupa la chambre n°15 qui donne sur une vue des Monts du Morvan


Nous nous permettons de "zapper" le musée du Septennat et l'Espace François Mitterrand... et le bassin de la Fontaine Monumentale est vide... déception... Nous voici dans l'église Saint-Romain...

la chapelle de Notre-Dame-de-Pitié

 

Au dessus de l'autel, la Piéta en bois recouvert d'un badigeon gris provient de l'église St Pierre, aujourd'hui disparue, de l'ancien couvent des Capucins.

 

Sous la table de l'autel, le retable en pierre sculpté en haut-relief représente le Christ comparaissant devant Pilate.


 

On peut voir un grand Crucifix en chêne taillé d'une manière un peu naïve. ans l'ancienne église, il était placé assez bas pour qu'on puisse embrasser ses pieds ensanglantés par le clou du supplice.

 

 

Prières pour que reposent en paix...

Bel exercice de calligraphie !


Après le repas, nous rejoignons Autun.


Nous nous garons près du Champs de Mars dominé par l'Hôtel de Ville que jouxte le théâtre.

Petit passage rituel à l'Office de Tourisme.

La cathédrale St Lazare, dont les deux tours au dessus du porche ont été reconstruites au XIXème siècle, sur le modèle de Paray le Monial. La flèche mesure 80m de haut; constituée de 150 assises de pierre, c'est un véritable tour de force architectural car elle n'a pas de charpente intérieure.


toiture en tuiles vernissées

 

la fontaine St Lazare

 

 

le tympan du Jugement dernier

recouvert de plâtre en 1766 par les chanoines du chapitre qui le trouvaient de mauvais goût... ce qui lui valut d'être préservé du vandalisme révolutionnaire.

Chose rare : le nom du sculpteur est gravé aux pieds du Christ : Gislebert.

 

 

Trumeau du XIXème siècle : St Lazare et ses deux soeurs.


Tombeau de Pierre Janin et Anne Guéniot, son épouse (1623). Président du Parlement de Bourgogne et quoique fervent partisan de la Ligue Catholique, il épargne à la région les massacres de la St Barthélémy.


hôtel de Beauchamps, dit "le Donjon", résidence de Nicolas Rolin, père du cardinal Jean Rolin,

qui y mourut en 1462.

 

Balade le long des remparts : l'enceinte antique romaine mesurait près de six km et présentait le tracé d'un losange régulier. D'une hauteur primitive de 13m et épaisse de 2,50m, elle fut constamment remaniée au Moyen Age, puis abaissée aux Temps Modernes. Il en subsiste 3 portes (Arroux, St André et St Andoche) et 23 des 54 tours initiales.


 

Vestiges du château de Riveau détruit en 1602, la tour est donnée aux Ursulines en 1647.

Les religieuses de la Visitation acquièrent le site en 1835 et font placer cette statue de la Vierge à son sommet en 1862.

 


 

 

 

vieille maison d'Autun


Passage Balthus (milieu du XIXème siècle) à verrières et décors de stuc style néo-renaissance.

Passage Balthus (milieu du XIXème siècle) à verrières et décors de stuc style néo-renaissance.


Nous reprenons le camping car pour nous rendre au Temple de Janus.

Erigé au 1er siècle au milieu d'un quartier regroupant sept autres temples, un théâtre et des thermes, sa forme (fanum) est de tradition gauloise bien que de construction romaine.

L'édifice, de plan carré et haut de 24m, se composait d'une pièce centrale, la cela (16m x 16m), entourée d'une galerie et abritant la statue d'une divinité dont on ne connait pas le nom. En effet, le nom de Janus lui a été associé à tort au XVIème siècle par l'historien Pierre de St Julien, qui a confondu avec le nom du secteur, la Genetoye, qui désigne en fait un lieu où poussent les genêts.




Nous continuons à pied jusqu'à la porte d'Arroux.

Située à l'extrémité nord de la ville, elle ouvrait en direction de Sens.

Datée de 15 av JC, elle est édifiée en grands blocs de calcaire taillé sur des fondations de grès.

Les baies centrales étaient fermées par des herses, les passages latéraux étant clos par de simples portes. Au Moyen Age, on appuya contre le pilier central une chapelle dédiée à la Vierge (niche encore visible) démolie en 1780.


Nous allons poser le camping car à l'aire du plan d'eau du Vallon (bondée !!!) et reprenons la visite pédestre jusqu'à la Porte St André.

A l'extrémité est de la ville, elle ouvrait en direction de Langres et de Besançon.

Plus massive que la Porte d'Arroux parce que plus enterrée, le niveau antique étant à 1,40m au dessous du sol actuel.

Les quatre portes de la muraille antique étaient flanquées de deux tours, arrondies côté extérieur, rectangulaires côté intérieur.

La galerie supérieure était couronnée par un entablement à corniche supportant la toiture.



Théâtre romain dont subsistent deux niveaux de gradins (sur trois). Capacité 20 000 personnes. Le mur de scène n'existe plus. Facteur de romanisation, il s'y déroulait des spectacles style "music-hall", à la différence des théâtres grecs.

Après avoir admiré aussi la belle toiture vernissée du lycée militaire, il est déjà plus de 17h00... et nous en avons plein les jambes ! Il est temps de se poser au FP dans une ferme proche du lycée Bonaparte d'où nous dominons la ville

Les terrils des Télots : les schistes, utilisés comme roches décoratives à l'époque romaine, ont été exploités industriellement de 1824 à 1957. On en extrayait une huile minérale destinée à l'éclairage. La concurence du pétrole a marqué son déclin.

La Pierre de Couhard est un monument funéraire de forme pyarmidale qui atteignait 33m de haut. Elle fut sans doute construite au 1er siècle ap JC. Elle se situait à proximité de l’ancienne nécropole du « Champ des Urnes »


vendredi 19 avril

Nous parvenons tant bien que mal, par de petites routes (merci GPS) à St Léger sous Beuvray et sommes à 10h00 devant le musée de Bibracte.

Suite à des fouilles menées sur le mont Beuvray, les archéologues ont retrouvé la capitale des Eduens, peuple gaulois, dès le IIème siècle av JC.

C'est aussi là que s'installa Jules César après sa victoire à Alésia pour mettre la dernière main à ses Commentaires sur la Guerre des Gaules.

Et comme une partie des expositions est inaccessible car en ré-installation, nous bénéficions d'un tarif réduit. D'autant qu'il ne reste plus de dépliant en français...

On nous explique les diverses méthodes utilisées par les archéologues lors de leur fouilles :

  • analyse de grains de pollen piégés dans les tourbières, ce qui permet d'identifier les espèces dominantes, de repèrer les phases de défrichement et l'introduction d'espèces cultivées...
  • analyse des restes des "poubelles" qui renseigne sur les produits consommés
  • étude des ossements sur des sites de boucherie ou des enclos de sanctuaires qui permet de préciser les modes d'utilisation du cheptel
  • l'omniprésence du chaudron montre l'importance de la cuisson à l'eau et quelques grils et broches pour la viande
  • analyse des traces d'exploitation de minerais et d'utilisation de monnaie en or dès le IIIème siècle av JC.

- Deux sites de fouille dans le canton de Neuchâtel en Suisse ont livré tout un ensemble d'objets de bois relatifs au transport : à la Tène, deux roues cerclées de fer, un bât, un joug tombés dans une rivière depuis un pont, à Cornaux, un pont franchissant la Thielle au sortir du lac de Neuchâtel fut détruit par un tsunami (!) et on a retrouvé trois de ses quinze piliers... et les corps d'une vingtaine de personnes ayant péri dans la catstrophe.

- Les écrits de César décrivent le mode de construction des remparts gaulois : ils comportent une armature de poutres horizontales croisées, fixées entre elles par de grands clous, et dont l'extrémité est visible parmi les pierres de la façade, parfois renforcée de puissants poteaux. Il a aussi remarqué l'habileté des combattants à saper ses ouvrages, notamment au siège de Bourges, et en a conclu qu'ils étaient d'excellents mineurs.

- Dès le IIème siècle av JC s'était développée une forme de concentration de l'habitat qui avait structuré la société gauloise : l'oppidum, qui sera aussi utilisé par César dans son processus d'occupation. Il s'agit d'agglomérations occupant souvent les points hauts, pourvus d'un rempart, d'un réseau de rues et de quelques monuments. Autour se répandait un maillage de fermes. On a recensé deux cents de ces sites de l'Atlantique à l'Europe Centrale.

 

Les Eduens avaient obtenu le statut privilégié d'amis du peuple romain, ce qui fit que Bibracte n'eut pas à souffrir des guerres de conquête de César. Mais en 52 av JC, c'est ici qu'une assemblée des peuples de la Gaule confia le commandement de leurs armées à Vercingétorix. Malgré ce ralliement, César traita la cité avec ménagement après sa victoire à Alésia. Il y séjourna même l'hiver suivant.

Après la fondation d'Autun (en 15 av JC), Bibracte fut peu à peu désertée. La population avait-elle pris conscience de l'importance stratégique de la nouvelle cité située sur les principaux axes de communication ? ou a-t-elle voulu s'adapter au modèle romain des villes de plaines, laissant les "traditionnalistes" occuper le site encore quelques temps ? La nature y reprendra ses droits en le préservant. En plus  des autres quartiers, l'oppidum de Bibracte comprenait une nécropole (sous le parking du musée), un quartier d'artisans des métaux (forgerons, bronziers, émailleurs, orfèvres) et des mines d'extraction d'or, de fer et d'étain. Il existait une autre zone artisanale près du Rocher de la Wivre, mais les fouilles n'ont pas encore commencé.

Bulliot réalisa qu'à peine "déterrés", les murs antiques se détérioraient. Aussi, ses chantiers furent remblayés après chaque campagne de fouilles après avoir été l'objet de plans et relevés topographiques et photographiques. Les objets, dessinés, étiquetés, inventoriés, furent partagés entre la famille d'Abboville (propriétaire des terrains) et le musée des Antiquités Nationales.

 

Bibracte en quelques chiffres : altitude 821m, 1000 heures de soleil par an, 1750 mm de précipitations par an, 200 ha de surface, 30 tonnes d'amphores retrouvées depuis 1984, 750 fibules, 3300 pièces de monnaie, 9 sources, grande rue de 14m de large et 5000 à 10 000 habitants.



 

 

 

Casque d'airain gaulois, dit de "Tintignac". Parfois orné de cornes ou complété d'un masque d'oiseau.

 

 

Nous sortons du musée à 11h30 et comme le site du Mont-Beuvray est librement accessible en voiture, nous allons sur le premier parking du circuit : la Porte du Rebout, principal accès de l'oppidum, percée dans le rempart intérieur d'une longueur de 5,200 km. Le rempart extérieur mesurait 7 km de long.



                                         une clôture bien particulière...                                                        preuve de l'abondante pluviométrie :                                                                                                                           les arbres sont totalement recouverts de mousse


le Rocher de la Wivre, monstre des légendes bourguignonnes

Bassin du 1er siècle av JC en granit rose. Les façades latérales des pierres sont creusées d'un sillon qui, rempli d'argile, assurait létanchéité. Son usage était ouvert au public. Sa forme fut obtenue à partir d'une construction géométrique en s'aidant du théorème de Pythagore.

Le fond du bassin était tapissé d'argile et une canalisation souterraine assurait l'écoulement des eaux. On ignore de quelle manière il était alimenté.


Dans cette zone de la Pâture du Couvent (qui doit son nom au couvent franciscain qui s'y installa au XVème siècle) ont été retrouvés les vestiges de nombreuses caves et entrepôts.

Le couvent subit un incendie en 1538, fut reconstruit, puis à nouveau incendié, cette fois ci par les calvinistes, en 1570. A nouveau restauré, l'activité religieuse subsista jusqu'en 1700, puis s'éteignit. En 1725, il n' y avait déjà plus que des ruines.


Dans cette zone, également sous les restes d'une grande "domus", on a retrouvé les traces d'un monument exeptionnel à cette période en Gaule : une basilique datée de 50 ou 35 av JC... peut être détruite par un incendie, puis arasée.

Les diverses fondations de chaque édifice (basilique, domus, couvent) se chevauchent et ne présentent pas la même orientation.

A droite, reconstitution d'une cave...


La troisième photo montre la base d'une colonne de la basilique, taillée dans du calcaire et régularisée par tournage, procédé tout nouveau à l'époque.

La quatrième illustre que le travail de fouille nécessite une protection des vestiges et des chercheurs. Les abris traditionnels, d'une largeur inférieure à 8m, ne résistent pas à la neige. Il faut les démonter en auomne et les remonter au printemps. Ceci justifie les structures type Ming, de construction simple et répétitive, pouvant être assurée par deux hommes seulement, en éléments légers juxtaposés. Chaque module est un carré de 1,80m de côté et la multiplication de leur assemblage permet d'obtenir une couverture de grande surface sans point porteur intermédiaire. Les lests suspendus remplis de sable ou de terre pèsent chacun de 2 à 4 tonnes.


Le Parc aux Chevaux, ainsi nommé car des chevaux y paissaient pendant les foires du Beuvray qui s'y sont déroulée du XIIIème jusqu'au débur du XXème siècle.

Y furent dégagés les restes d'une vaste demeure de 70m de côté, avec dix huit pièces ! Sur 3800m², elle comportait atrium, jardin à péristyle, cour... et tout le luxe à la romaine (conduite d'eau, système de chauffage, ...)

Datée du 1er siècle ap JC, elle succède en fait à plusieurs autres : d'abord, deux constructions gauloises traditionnelles (terre et bois), puis une habitation enduite de chaux et couverte de tuiles en terre cuite (techniques romaines) et une demeure à atrium.

"L'Hôtel des Gaules", construit en 1870 par le "découvreur" du site, Jacques Gabriel Bulliot, subventionné par Napoléon III. Celui ci organise aussi les fouilles d'Alésia, de Gergovie et d'Uxellodunum.

Dès 1480, un géographe de l'entourage du Duc de Bourgogne propose l'identification du Beuvray à l'ancienne Bibracte. Les vestiges du rempart sont signalés dès 1595. Pourtant les Autunois restent convaicus que Bibracte et leur ville antique ne font qu'un. Mêm Bulliot en est persuadé. Il change d'avis dès 1856 en découvrant l'immense longueur de la fortification (plus de cinq kilomètres) qui ne peut être que celle de la Bibracte de César. Les Autunois le considèrent alors comme un excentrique. La polémique reste larvée jusqu'en 1864 où elle quitte le terrain scientifique pour se muer en attaques personnelles derrière lesquelles se cachent des rivalités politiques. Bulliot est légitimiste et catholique alors que son principal détracteur, Rossigneux, est républicain et laïc. Napoléon III s'intèressera de plus près au sujet en 1864 et tranchera en faveur de Bulliot.


 

La Fontaine St Pierre : de nombreuses sources jaillissent sur le mont Beuvray. Au 1er siècle av JC, cette fontaine était un vaste bassin maçonné (20m x 10m) divisé en deux compartiments. Au siècle suivant, un bassin plus réduit est installé à l'intérieur de la première construction. Le Moyen Age laisse un autre bassin en bois. La dernière construction (1850) s'est effondrée en 1980.


Au lieu dit "La Chaume", ce qui fut l'emplacement d'un modeste temple gallo-romain fut occupé par la chapelle St Martin, ruinée au XIXème siècle, puis remplcée par ce simple oratoire.

 

 

 

Au XIXème siècle, on gravit encore la montagne à jeun pour déposer des ex votos aux fontaines. Cette croix est le lieu d'une curieuse cérémonie : pour se préserver du mauvais oeil, on s'en pproche à reculons et on jette par dessus son épaule gauche une baguette de coudrier dans la direction de la croix et sans se retourner...


Nous reprenons la route à 16h00 vers Uchon. Garés à la sortie du village, nous cherchons les Rochers du Carnaval annoncés près de l'auberge Croix Messire Jean qu'un panneau localise à 500 m de là. Nous y allons donc à pied et ça monte ! Parvenus à l'auberge, soupirs... de fatigue : il reste encore 400 m à parcourir pour atteindre le site. Un restant de courage nous y pousse, on trouve les rochers, mais Francine ne redescendra pas à pied (on ne doit pas utiliser le même mètre que les personnes qui fixent les pancartes !), laissant à Bruno le soin d'aller récupérer le camping car pour aller la récupérer... Francine récupère auprès de l'aubergiste un prospectus, mais malgré les images, nous n'arriverons pas à identifier les différents rochers photographiés.


C'est la fin de notre premier épisode bourguignon. Nous devons être en Suisse dès demain soir. Donc la suite sera pour fin mai puisque notre véhicule a lien supporté la région !

Trajet retour par Montcenis (erreur de la part de Francine, mais qui nous permet peut être d'éviter les bouchons du vendredi soir sur la N6 et à Châlon sur Saône). Nous passons la nuit au FP Lachassagne à Anse.

 

Généralités géographiques et historiques sur la Bourgogne

"Un centre mais pas de frontières", écrivait Maurice Chaume. Constituée des départements de la Côte d'Or, de la Nièvre, de la Saône et Loire et de l'Yonne, elle fait partie à la fois du Grand Est, du Bassin Parisien (une partie de l'Yonne et de la Nièvre) ou encore au bassin de la Saône et du Rhône. Avec 5% du territoire français, elle est l'une des plus vastes régions d'Europe (plus grande que la Belgique!) mais en est la moins peuplée. Terre de passage (exepté le Morvan), la route fait ici partie du paysage.

Trois bassins hydrographiques se partagent la région : Loire, Saône et Seine. Les rivières l'Yonne, la Cure, l'Ouche, l'Armançon, l'Arroux naissent ici. Les douix (résurgences de rivières dont le cours disparait un temps sous terre) sont fréquentes.

La forêt couvre 30% du territoire (950 000 ha) et est composée à 85% de feuillus (haute réputation du chêne bourguignon). La plupart des exploitations agricoles, en forte diminution depuis 1970, se situe en Saône et Loire. Sur leur totalité, un quart se consacre à l'élevage et à la viande, 20% aux céréales (blé tendre, maïs, colza, tournesol et pois), 15% à la culture (betterave sucrière, oignons d'Auxonne, horticulture, cassis, framboises, cerises et cornichons de l'Auxerrois). On y trouve aussi les meilleurs chevaux AQPS (autres que pur sang) et un excellent vignoble, cultivé depuis le XIIème siècle. Le point culminant de sa population se situe en 1876 avec un million sept cent mil habitants. Aux alentours de 1960, phénomène unique dans l'Histoire, la population rurale devient moins nombreuse que la population urbaine. L'immigration, à un niveau un peu moindre que la moyenne nationale, fut d'abord italienne et polonaise dans les mines. Actuellement, elle a diversifié ses origines.

Les millénaires préhistoriques ont laissé de nombreuses traces. Puis la défaite d'Alésia parquera la fin de la Gaule et la Paix Romaine règnera jusqu'au IIIème siècle. Au IVème siècle, le christianisme étend son rayonnement. Un peuple venu de la Baltique, les Burgondes, s'établit dans les vallées du Rhône et de la Saône au Vème siècle. Dans cette même période est fondée la première abbaye bourguignonne à Moustiers St Jean en Côte d'Or.

Dès le début du Xème siècle, Cluny deviendra avec Rome le centre du monde chrétien. En réaction aux fastes et richesses de Cluny est fondée l'abbaye de Citeaux en 1098. La Bourgogne devient un haut lieu de pèlerinage au XIIème siècle. (Vezelay, Paray le Monial et plus récemment - 1962 - Taizé)

La lignée des ducs capétiens de Bourgogne détiendra le pouvoir dans la région jusqu'à la mort précoce (à 19 ans) et sans héritier de Philippe de Rouvres en 1361. Jean le Bon, roi de France, prend possession du Duché de Bourgogne. De 1364 à 1477, quatre ducs Valois tentent d'édifier un état bourguignon. A la mort de l'un d'eux, Charles le Téméraire, Louis XI reprend le pouvoir en Bourgogne.

Après avoir pris parti pour la Ligue contre Henri IV, la région finit par se rallier au roi. La province conservera jusqu'à la Révolution ses institutions propres en parallèle à celle de la monarchie (Parlement de Dijon, Chambre des Comptes...)

La Bourgogne traversa la période révolutionnaire dans un calme relatif. Mais jusqu'au début du XIXème siècle, l'absence de tout attachement au patrimoine provoqua des saccages inestimables sur les monuments religieux et leurs trésors.

Le coup d'état de Bonaparte, qui a étudié à Autun et vécu, jeune lieutenant, à Auxonne, est accueilli avec satisfaction, de même que les Cent Jours. Le "sentiment" napoléonien gardera de l'influence malgré l'insurrection républicaine de Clamecy durement réprimée en 1851.

Le parti républicain s'implantera solidement après la guerre de 1870 et l'invasion de ce territoire.

Pendant la guerre de 14-18, la Bourgogne souffrira moins sur son sol que pendant la seconde guerre mondiale : villages rasés (Malay, Comblanchien), martyrisés (Dun les Places), bombardés (Nevers, Le Creusot, La Roche Migennes, Châtillon sur Seine, Chenôve).